Je ne suis pas accroc à la tonte de la pelouse, mais il faut avouer que c'est un des plus bels écrins qu'on peut proposer à ses massifs.
Mais quand on a (la chance) d'avoir 2800m2 autour de la maison à entretenir, on doit se raisonner et se poser les bonnes questions.
Comment allier:
- l'esthétisme
- le minimum d'entretien
- une démarche écologique de jardinage différencié ?
Ici au jardin, c'est plutôt lâcher prise ... prendre le temps de voir comment évoluent les graminées (et adventices) dans notre terrain humide.
Faire des tests de coupe plus ou moins haute, plus ou moins espacé ... au printemps, en été ... et s'apercevoir qu'on ne devrait pas faire forcément une technique mais de moduler en fonction de ses envies, ses possibilités et surtout de son environnement.
Nous avons donc pris le parti de raisonner la tonte en 3 zones:
Entre la roseraie et les massifs à l'anglaise, une longue bande de gazon rectiligne sépare le jardin pour aider à la transition.
Cette bande de 5m de large environ gagne à être nette pour donner de la cohérence au visuel du jardin.
Elle est donc tondue à la position 2 de la tondeuse régulièrement.
Tout autour des massifs de rosiers et vivaces mêlées, la tonte est aussi fréquente (quoique) mais un cran plus haut.
Ca me permet de garder un visuel de gazon vert tendre, un vrai faire valoir pour les photos, mais aussi de laisser apparaître les fleurs de trèfles pour le bonheur des abeilles et bourdons.
En s'éloignant de la maison, le but étant d'estomper toute différence avec l'environnement limitrophe, j'ai voulu intégrer cet espace aux pâtures à foin et donc herbes hautes.
Je laisse donc les herbes et adventices s'élever et jouer avec le vent. Un simple chemin de tonte pratiqué 3 ou 4 fois par an et une zone latérale coupé à mi hauteur pour éviter que les tiges ne versent.
Cette dernière se révèle pour finir la plus riche en enseignements et découvertes malgré son absence d'entretien.
Découvrir une flore endémique surprenante, des semis spontanés se sauvant des massifs (et parfois considéré perdu dans les massifs originaux!) mais aussi une faune à l'aise dans ce biotope non perturbé: batraciens (grenouilles, crapauds, tritons), insectes (libellule, scarabées,...) et petits mammifères.
Et c'est sans parlé des reflets or et diamants offerts par les rayons de soleil rasants au crépuscule d'une journée de travail.
Pour faire bref, oubliez la standardisation, oubliez les idées préconçues, observez, découvrez, innovez, ...
La tonte n'est pas une fatalité, pas un art borné de dogme ... et si vous en faisiez un art de vivre ?
Article publi-redactionnel